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Rouler moins vite : guide pratique en cinq points clés

par Oli

Sport de forçat, loisir ingrat par essence, art injuste ne récompensant que l’élite (dotée d’une génétique avantageuse)… Le cyclisme (ou vélo) fait de moins en moins recette, en particulier auprès des jeunes générations.

À l’écart des moqueries habituelles et du diktat des résultats et autres objectifs de podiums, il existe pourtant des philosophies alternatives, même au sein des milieux dits compétitifs. Sujet délicat à évoquer, car suscitant encore aujourd’hui la jalousie inconsciente de nombreux coureurs, qui n’ont pas encore accepté qu’il n’y aura toujours qu’un seul champion du monde par discipline et par quartier.

Car nous pensons qu’il en va de l’avenir de notre loisir favori, nous vous proposons en exclusivité un témoignage fort d’un coureur anonyme : «Je fais du vélo depuis toujours, et je n’en pouvais plus de ne jamais gagner de course, et ce malgré les sacrifices… Les entraînements deux fois par semaine, les séances de récupération à 15h30 après une longue journée de boulot…Les moqueries de mes gamins, les dimanches matin en famille sacrifiés… Et surtout, la discipline diététique, pas plus de deux desserts à chaque repas… Un jour j’ai craqué, et j’ai décidé de rouler autrement». C’était il y a déjà plusieurs années, et selon nos sources on est loin du cas isolé. Est-il déjà trop tard ?

Photo d’illustration : Un ancien coureur anonyme

Afin de briser le taboo, ce «coureur» nous livre sous forme de quelques thématiques ses secrets d’entraînement desormais éprouvés, pour rouler sans pression des résultats, il est vrai sans aucun plaisir non plus, mais pour au moins continuer à exister dans le milieu et faire «comme si». A l’opposé des plans classiques (qui sont de toutes façons inefficaces, car on sait bien qu’aucun plan ne transformera jamais un gentil poney en étalon pur sang), voici quelques tactiques de reconversion.

1. Négliger le foncier

Le cyclisme est un sport d’endurance (c’est d’ailleurs en partie pour cette raison qu’il est si ennuyeux) : pour faire stagner votre niveau de base il vous faut donc absolument éviter de vous habituer à rouler trop longtemps. Pour commencer, pas plus de 3h, puis rapprochez vous progressivement des 2h. C’est une habitude très facile à mettre en place. Du début de saison jusqu’à environ le mois de mai (voire juillet/août pour les cyclistes situés dans les régions au-dessus de la Loire), cela vous autorisera à utiliser l’imparable excuse «je manque de foncier» lors de n’importe quel débriefing d’après course. C’est un atout universel (quelle que soit votre discipline) dont il serait dommage de se passer.

2  Les excuses

Puisque vous ne planifiez aucune séance de foncier en hiver, vous aurez tout loisir de vous poser au coin du feu, pour préparer une liste d’excuses à utiliser à l’arrivée de vos diverses compétitions à venir. N’oubliez pas que les gens continueront malgré tout à vous adresser la parole (au moins pendant quelques temps), et il faudra bien leur répondre (au moins à certains d’entre eux). Dans le domaine des excuses les possibilités sont infinies. Une règle à garder en tête : plus une excuse est détaillée, plus elle sera difficile à contester. Par exemple, «je manque de foncier» c’est bien, mais «sur le mois dernier j’ai roulé seulement 4 fois pour un total de 110km», c’est mieux. Il peut être intéressant d’associer en même temps plusieurs types d’excuses, par exemple une classique (pas le bon pneu / j’ai été gêné après un départ raté / mon vélo est trop lourd/…) avec une personnelle (ma femme a accouché cette nuit / le petit fait ses dents j’ai mal dormi /…). Testez et retenez les meilleures combinaisons. Astuce : vous pouvez scotcher un mémo de quelques excuses sur votre cintre, en lieu et place du classique profil d’étape (inutile car désormais contre-productif).

3. Considérations matérielles

Contrairement aux croyances les plus répandues, le matériel que vous utilisez n’aura que très peu (voire pas du tout) d’incidence sur votre niveau de performance. N’importe quel modèle de milieu de gamme entre 8000 et 9000€ de n’importe quelle marque sera autant performant qu’un modèle de gamme équivalente d’une autre marque. Il est donc inutile de revendre votre vélo, car qui peut le plus peut le moins ! Seule exception à prendre en compte : la couleur de votre machine. Il est notamment prouvé qu’un vélo rouge serait entre 12 et 15% plus rapide qu’un modèle identique à l’esthétique plus neutre. Conseil malin : achetez le même vélo en deux exemplaires, l’hiver vous roulez avec le rouge, plus performant, et dès le début des compétitions vous reprenez  le noir (par exemple), vous bénéficierez ainsi d’un ralentissement instantané «bonus» très stimulant.

4. Alimentation et ravitaillements

En compétition ou à l’entraînement, la fringale est l’ennemi du compétiteur. Vous devez donc essayer de vous en approcher le plus possible, sans pour autant l’atteindre vraiment car il faut avouer que ce n’est pas une sensation très agréable à ressentir, et votre nouvelle pratique a aussi pour but de vous éviter de la souffrance sur un vélo. Il est par ailleurs prouvé qu’une déshydratation à hauteur de 1% de votre poids entraîne une dégradation de performance de l’ordre de 10%. Pour vous cela constitue un effet de levier fantastique ! Nous recommandons de partir avec un bidon à moitié vide, de boire très rarement, et par petites gorgées. N’oubliez pas non plus de garder un fond de bidon pour nettoyer sommairement votre vélo à l’arrivée, c’est autant de boisson qui ne servira pas à votre hydratation.

5. Gestion de  l’effort

Votre préparation est maintenant méthodiquement bâclée, et vous êtes enfin à votre premier départ de la saison. Après un échauffement négligé, il est toujours très tentant de vouloir «partir trop vite» pour vider rapidement ses minces réserves et être obligé de finir la course au ralenti en mode de détresse, en perdant ainsi un maximum de temps. Attention ! Cette pratique se révèle être à double tranchant, car dans les faits chaque précieuse seconde ou place gagnées en début de course sont toujours plus difficiles à reperdre par la suite. De plus, cela sera une fois de plus très inconfortable. La méthode la plus sûre est donc d’adopter un rythme régulier mais exagérément sous-estimé. Exemple pratique : sur une course de 2h, choisissez votre allure comme si vous deviez tenir pendant 4-5h (les plus aguerris peuvent viser plus). Cela vous assure de n’exploiter qu’une infime partie de votre potentiel et de franchir la ligne d’arrivée sans être trop fatigué, encore assez lucide pour pouvoir vous justifier de manière plausible auprès de votre entourage (revoir point 2 ci-dessus).

Conclusion

Le but de cet article était de donner des pistes sur quelques aspects généraux afin de susciter, peut-être, une envie d’autre chose, de «pourquoi pas, et si moi aussi…», voire bien plus encore. Il ne s’agit pas d’une recette miracle, qu’il suffirait de suivre à la lettre pour enfin mieux vivre son sport. Il serait en effet ici trop long de dresser un guide exhaustif, car de nombreux pratiquants (même les moins gâtés par la nature) peuvent parfois bénéficier de quelques atouts : mental à toute épreuve, abnégation, goût de l’effort, résistance à la douleur… Autant de qualités parfois inattendues, qu’il faut savoir inhiber au mieux, afin de ne pas retomber dans la surenchère du toujours plus et toujours plus vite.

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